Le Premier ministre se prépare à peut être devoir faire ses valises alors qu’il compte recourir à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le budget 2025.
Ce geste ne manquera certainement pas de déclencher une motion de censure, qui décidera de la survie ou non de son gouvernement minoritaire. Bayrou, nommé il y a seulement quelques mois, se retrouve confronté à une crise politique de grande ampleur.
Une décision prise par le Parti socialiste de ne pas soutenir la motion de censure a soudainement renforcé les chances de survie du gouvernement. Des sources au sein de l’Assemblée nationale indiquent que les concessions faites par Bayrou aux Socialistes – notamment des financements accrus pour les hôpitaux et un investissement renforcé dans le recrutement d’enseignants – semblent convaincre des voix essentielles au maintient de son gouvernement.
Le bras de fer pour adopter le budget, incarne la profonde instabilité du régime républicain qui continue d’affaiblir la France. Matignon subit une pression croissante de la part des chefs d’entreprise et de l’Union européenne, dont l’ombre plane très sérieusement sur la situation critique dans laquelle la France est plongée.
Les racines de cette crise remontent à juin 2024, lorsque la décision du Président Emmanuel Macron de convoquer des élections anticipées a provoqué une tempête politique. Les résultats ont conduit à un Parlement fragmenté, suivi de la « découverte » d’un important déficit des finances publiques dont les responsables ne seront jamais jugés. Cette instabilité politique aurait déjà coûté à la France environ 12 milliards d’euros — soit près de 175 euros par citoyen — principalement à cause de son impact sur la croissance économique.
Dans ces conditions, selon un sondage Odoxa réalisé pour Public Senat, 74 % des électeurs estiment que le Parti socialiste devrait chercher à obtenir des compromis plutôt que de pousser une motion de censure, tandis que seulement 24 % soutiennent l’idée de renverser le gouvernement.
Le débat sur le budget 2025 doit commencer à 16 h, ce lundi à l’Assemblée nationale.