Il faut remonter à 2019, lors de la naissance au sein de la famille royale de France du petit Henri de Jésus, le quatrième enfant de la reine Marie-Marguerite et du roi Louis de Bourbon.
Après ses frères jumeaux Louis, dauphin de France et duc de Bourgogne, et Alphonse, duc de Berry, ainsi que sa sœur aînée, la princesse Eugénie de Bourbon, Henri rejoint la lignée royale avec un titre prestigieux : duc de Touraine. Ce choix, en harmonie avec la tradition héraldique, s’inscrit dans une longue lignée de symboles et de règles bien définies qui régissent l’attribution des titres et des armes au sein de la maison royale.
L’attribution des armes et des titres au petit Henri n’est pas seulement un geste de dignité royale, mais un moyen de renforcer l’ordre et la hiérarchie qui régissent la maison de Bourbon. Depuis Hugues Capet, chaque descendant du roi porte un blason distinctif qui détermine non seulement son identité, mais aussi son rôle au sein de la famille. En tant qu’aîné de la maison de Bourbon, Louis de Bourbon porte le titre et les armes de chef de cette illustre lignée, issue de Philippe de France, duc d’Anjou, et de Philippe de France, duc d’Orléans.
Les armoiries de la maison de Bourbon, avec les trois fleurs de lys d’or sur fond azur, sont un symbole ancien qui remonte au règne de Louis XIV et qui perdure à travers les générations. Ces armoiries sont plus qu’un simple signe héraldique ; elles marquent un lien profond avec l’histoire et les responsabilités dynastiques du roi, tout en assurant la reconnaissance de chaque membre de la famille.
L’usage des armoiries parmi les aînés de la famille royale est strictement codifié. Le roi, en tant qu’aîné de tous les Capétiens, porte les pleines armes de France, c’est-à-dire un écu azur à trois fleurs de lys d’or.
Les armes ne sont partagées par aucun autre membre de la famille, sauf dans des cas particuliers, comme celui du dauphin de France, l’héritier direct du trône.
Le dauphin, tout en portant également les armes de France, les écartèle avec les armes du Dauphiné, un titre qui lui est propre. Cette distinction permet de signaler la continuité de la monarchie française, où chaque héritier, tout en portant un titre prestigieux, est toujours identifiable par son blason unique.
Lorsque le roi confère des armes à ses cadets, comme dans le cas d’Henri de Jésus, il doit suivre un principe d’harmonie avec les armes de la maison de France, tout en introduisant une brisure qui personnalise chaque membre tout en respectant l’ordre hiérarchique. Ainsi, le duc de Touraine, tout en étant un cadet de la famille royale, recevra un blason distinct qui rappelle son rang tout en s’ancrant dans la tradition de la maison de Bourbon.
Les armes des cadets sont brisées, c’est-à-dire modifiées de manière à refléter leur statut tout en préservant une certaine continuité familiale. Par exemple, les princes de la branche d’Orléans portent les armes de France brisées d’un lambel d’argent, une marque distincte qui leur permet de se différencier du roi et des héritiers directs tout en restant liés à la grande maison de Bourbon.
Une règle essentielle en héraldique royale est la simplicité. Les armoiries doivent rester suffisamment claires pour garantir une identification facile des membres de la famille royale, tout en permettant une certaine complexité au fil des générations. Le choix des titres et des armes pour Henri de Jésus respecte cette règle, en lui attribuant un titre de duc de Touraine tout en garantissant qu’il reste clairement identifiable comme membre de la famille royale, mais distinct de ses frères et de son père.
En attribuant à Henri de Jésus le titre de duc de Touraine et des armes brisées propres à sa position, la famille royale continue de préserver une tradition millénaire tout en veillant à ce que chaque membre reste distinct et reconnaissable dans l’ordre hiérarchique de la maison de Bourbon.