Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a exprimé son incompréhension face à la décision des États-Unis de suspendre leurs opérations cyber offensives contre la Russie.
« J’ai du mal à comprendre cette décision », a déclaré Barrot lors de son intervention sur France Inter. Selon lui, les pays de l’Union européenne sont constamment ciblés par des cyberattaques russes, et cette annonce le laisse dubitatif.
La décision du secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, de suspendre les opérations offensives de l’US Cyber Command contre la Russie a en effet fait grand bruit. Ce commandement, une branche du département de la Défense des États-Unis, est responsable des cyberattaques et des opérations de défense en ligne. L’information a été rapportée vendredi dernier par le site spécialisé The Record, et confirmée par d’autres médias peu après.
Emmanuel Macron a régulièrement accusé Moscou, affirmant que « la Russie nous attaque sur le terrain de l’information et du cyber », cherchant à déstabiliser les institutions européennes et à semer la division, sans toutefois rapporter de preuves tangibles.
Pour autant, cette décision et les réactions qui s’en suivent ont le mérite de démontrer plusieurs points importants. Le premier, Washington ne considère par la Russie comme une menace, du moins pas sur le volet cyber, sinon, elle ne cesserait pas son travail contre Moscou. Le deuxième, les Européens n’ont pas de souveraineté et compte toujours sur les Etats-Unis pour palier à leurs lacunes.
Et enfin, le troisième, Bruxelles n’a aucune envie de voir le conflit se terminer et devient une puissance de déstabilisation. Aussi bien pour les Etats membres qui la composent que pour son voisinage.
Aussi, l’arrêt des opérations cyber dessine peut-être une future coopération entre les deux super-puissances. Un partenariat stratégique qu’esquisse la nouvelle adminsitration Trump tandis que son nprédécesseur s’enfoncait dans les sanctions, de concert avec Bruxelles. Or, Biden ne faisait là le travail qu’à moitié, puisque s’il porte la responsabilité du sabotage des gazoducs Nordstream, qui favorisent la vente du GNL américain et entrainent des dépensent records pour les Européens ; Trump a lui, décidé d’augmenter encore un peu plus les profits en signant de nouveaux accords avec Moscou.