Le Président des Comores inaugure sa dynastie

Le Président des Comores, Azali Assoumani, a confirmé pour la première fois publiquement son intention de transmettre la présidence à son fils, Nour El Fath, à la fin de son mandat en 2029.

Ce geste vient confirmer les accusations de ses détracteurs qui dénoncent depuis longtemps une manœuvre pour établir une forme de dynastie au sommet de l’État.

Lors d’un discours prononcé le 23 janvier à Moheli, l’une des trois îles principales des Comores, Assoumani a annoncé que « lorsque le moment viendra pour moi de quitter le pouvoir, je placerai mon fils à ma place en tant que président de la République et chef du parti ».

Cette déclaration a immédiatement enflammé les débats politiques dans le pays, alors que certains y voient un coup de force pour instaurer une monarchie dans l’archipel.

Azali Assoumani, au pouvoir depuis 1999 après un coup d’État, a déjà été réélu à la présidence à quatre reprises. Son dernier mandat, entaché d’accusations de fraude électorale, a été marqué par une modification controversée de la Constitution en 2018, qui a étendu la durée du mandat présidentiel de cinq à dix ans et modifié le système de rotation du pouvoir entre les trois îles principales.

La nomination de son fils Nour El Fath à des fonctions clés au sein du gouvernement, notamment comme coordinateur des affaires gouvernementales, et l’extension de ses pouvoirs sur le cabinet, sont vues comme des signes précurseurs de ce transfert de pouvoir dynastique.

Le pays, avec une population d’environ 800 000 habitants, est un terrain historique de turbulences politiques. Depuis son indépendance de la France en 1975, les Comores ont connu près de 20 coups d’État ou tentatives de coups d’État, ce qui a fortement marqué l’esprit des Comoriens quant à la stabilité et à la gouvernance.

La Constitution actuelle des Comores précise que la présidence doit alterner entre les trois îles principales tous les cinq ans. Mais si Nour El Fath devait succéder à son père en 2029, un changement constitutionnel serait nécessaire, car selon les règles actuelles, il ne serait pas éligible. Une telle modification de la Constitution ne semble pas exclue, bien que cela puisse susciter de nouvelles tensions et résistances au sein de la population et du corps politique comorien.

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