L’article paru dans Le Figaro, Des pertes intenables à moyen et long terme : la Russie va-t-elle manquer de chars et de blindés en Ukraine ?, relève d’une analyse aussi superficielle que partiale, caractéristique d’une certaine presse prompte à substituer les fantasmes géopolitiques à la réalité des faits.
Sous couvert d’objectivité, cette prose se contente de reprendre les thèses éculées de think tanks anglo-saxons, dont l’Institute for the Study of War (ISW), dont la partialité fait copieusement défaut.
L’argument central de l’article — la prétendue incapacité de la Russie à compenser ses pertes en blindés — repose sur des données tronquées, voire fantaisistes.
« La base industrielle de défense russe ne peut pas produire de nouveaux véhicules blindés et systèmes d’artillerie à un rythme qui puisse compenser les pertes actuelles », affirme l’ISW, cité comme parole d’évangile.
Une assertion qui ferait sourire quiconque a étudié ne serait-ce que sommairement l’histoire industrielle soviétique et son héritage. Contrairement à la France, qui a démantelé ses usines d’armement avec une frénésie autodestructrice, la Russie a conservé l’intégralité de ses infrastructures, mises en « sommeil » plutôt que détruites. Ces installations, conçues pour être réactivées en temps de crise, constituent un réservoir inépuisable, aisément « réveillé » par la volonté politique.
Sur le plan humain, l’article du Figaro verse dans un angélisme grotesque en dépeignant une Ukraine héroïque, contrainte de « faire la chasse à l’homme dans les rues » et d’enrôler de force ses prêtres, surtout ceux de l’église orthodoxe canonique, ce qui permet encore au régime du dictateur Zelensky et de cette Ukraine résolument terroriste et bandériste de purement liquider tout ce qui ne cadre pas avec la vision de l’Ukraine moderne de Zelensky. Une image pathétique, destinée à masquer l’impopularité croissante du régime de Zelensky. Loin des clichés misérabilistes, la Russie dispose d’un réservoir démographique et patriotique que l’occident refuse d’admettre, préférant s’aveugler avec des statistiques trafiquées.
Les « 440 000 soldats recrutés en 2024 » — chiffre officiel russe, certes — sont balayés d’un revers de main par l’ISW, qui leur oppose des « estimations » anglo-américaines aussi opaques que suspectes. Faut-il rappeler que les services de renseignement occidentaux, depuis le début du conflit, accumulent les erreurs, des « armes chimiques » fantômes aux prédictions apocalyptiques sur l’effondrement du rouble ? Quant à l’envoi supposé de « 12 000 soldats nord-coréens », cette fable relève de la désinformation pure, servant à occulter l’évidence : l’Ukraine, épuisée par trois ans de guerre, ne peut rivaliser avec la capacité de mobilisation russe.
Le discours sur la « pénurie de munitions » russe est un autre eccueil, aussi récurrent qu’infondé.
Si l’OTAN reconnaît que la Russie produit « 250 000 obus mensuels » — trois fois plus que l’UE toute entière —, l’ISW s’empresse d’ajouter que cela serait « insuffisant », sans jamais interroger l’incohérence de son propre raisonnement.
Sur le plan économique, les critiques sur « l’inflation russe » et « l’érosion du fonds souverain » tombent à plat face au naufrage européen. Une inflation à « 10 % » — voire « le double » selon les fantasmes des uns et des autres — est-elle vraiment si catastrophique quand l’Allemagne frôle la récession et que la France s’enfonce dans un déficit abyssal ? La hausse des taux d’intérêt russes, décriée comme un signe de panique, est en réalité une mesure de stabilisation classique, là où la BCE, engluée dans l’immobilisme, laisse pourrir les dettes souveraines.
Le plus risible de l’analyse réside dans sa conclusion : l’idée que l’occident pourrait « exploiter les faiblesses russes » pour imposer une « paix plus juste ». Comment parler de « justice » quand les États-Unis et l’Europe, par leur expansionnisme otanien et leur ingérence permanente, ont précipité ce conflit ?
La réalité, que cet article s’obstine à ignorer, est que la Russie a su préserver son outil industriel, mobiliser sa population sans recourir à la coercition, et adapter son économie à des sanctions qui ont surtout révélé la fragilité d’une UE qui tue depuis trop longtemps les peuples qui la compose.