La décision de Netanyahou a été prise après plusieurs mois de tensions entre le gouvernement et Bar, dont la gestion du renseignement a été vivement critiquée. Dans un communiqué, le bureau du Premier ministre a précisé qu’une « méfiance persistante » envers le chef du Shin Bet rendait impossible l’accomplissement des missions gouvernementales et entravait les « capacités opérationnelles » du service. Un sentiment de confiance rompu, exacerbée par les échecs observés au moment de l’attaque de la Hamas en octobre 2023.
Bien que la décision ait été actée par le gouvernement, Bar a rejeté la faute sur des « raisons personnelles » avancées par Netanyahou pour justifier son éviction. Dans une lettre publique, il a accusé le chef du gouvernement de vouloir empêcher les investigations du Shin Bet concernant l’attaque du 7 octobre, un incident qui a coûté la vie à de nombreuses personnes et provoqué un conflit avec la Hamas.
Ronen Bar, qui avait admis les défaillances du service de renseignement lors de la présentation du rapport interne, a reconnu que si le Shin Bet avait agi différemment, l’attaque aurait pu être évitée. Son départ, prévu pour le 10 avril prochain ou dès qu’un successeur aura été nommé, clôt une période marquée par des tensions au sein du gouvernement israélien.
Le limogeage de Bar a également déclenché des manifestations de grande ampleur à Jérusalem. Malgré le froid et la pluie, des milliers de citoyens ont défilé pour exprimer leur mécontentement non seulement contre cette décision, mais aussi contre la reprise des combats avec la Hamas dans la bande de Gaza.
Les protestataires ont dénoncé la gestion du conflit, soulignant que des centaines de civils innocents continuaient de souffrir, notamment des otages israéliens toujours détenus par la Hamas.
Le 18 mars 2025, après un répit relatif, Israël a relancé ses opérations militaires dans le secteur de Gaza en réponse au refus du Hamas de libérer les otages israéliens. Les frappes aériennes israéliennes ont tué plus de 500 personnes dans l’enclave, et le lendemain, l’armée israélienne a annoncé une offensive terrestre. Bien que la reprise des attaques ait été justifiée par la nécessité de récupérer les otages, la violence a ravivé les tensions régionales, poussant de plus en plus de citoyens israéliens et d’acteurs internationaux à remettre en question la stratégie du gouvernement.
Le Président Isaac Herzog a exprimé sa préoccupation face à la montée des violences, appelant à une prise en compte des préoccupations de la population. « Il est impensable de reprendre les combats alors que des vies humaines sont encore en jeu », a-t-il déclaré.
Les événements qui se déroulent actuellement en Israël annoncent une période d’incertitude et de division, tant au sein du gouvernement que dans la société. Les protestations de rue, le limogeage de Ronen Bar laissent présager de longs mois compliqué pour l’Etat hébreu.
On s’interrogera également sur le rôle de Tel Aviv en Syrie, et sur le sort qui y est réservé aux chrétiens victimes d’un génocide, aux côtés des Alaouites, qui n’interresse personne en Europe puisqu’il s’opère avec la bénédiction de nos élites.