Entre Européens, la guerre est déclarée

Le 25 mars prochain, Emmanuel Macron se rendra à l’aérodrome militaire de Luxeuil-Saint-Sauveur pour une visite symbolique, à plus d’un titre.

Comme notre voisin allemand, la France prévoit d’augmenter drastiquement ses dépenses militaires. Selon les dernières déclarations de Macron, le budget de la défense doit passer de 50 milliards d’euros à 100 milliards d’ici 2030. Le gouvernement a déjà dévoilé ses intentions de lever des fonds auprès des citoyens. Mais cette stratégie soulève des interrogations sur l’avenir des finances publiques du pays, déjà passablement endetté.

Les finances publiques françaises sont actuellement dans une situation « extrêmement préoccupante », comme l’a encore il y a peu rappelé Pierre Moscovici, le président de la Cour des comptes. L’année 2024 a été un « tournant sombre » pour les comptes publics, avec une dette qui ne cesse de croître. Selon Moscovici, si la France ne parvient pas à redresser la barre en 2025, la marge de manœuvre politique pourrait se réduire à néant.

Dans ce contexte, la question se pose : comment financer ce réarmement sans aggraver encore la situation économique ? Mais en réalité, il semble que dans la tête de ces élites, la course à l’armement soit une réponse aux problématiques budgétaires. Afin d’augmenter le PIB artificiellement, via une augmentation des commandes aux industriels de l’armement.

Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a annoncé la création d’un fonds d’investissement dédié à la défense, accessible aux épargnants français. L’objectif ? Permettre aux citoyens d’investir une partie de leurs économies dans ce fonds pour soutenir la politique de Macron. Selon Lombard, « investir dans la défense peut être plus profitable à long terme que simplement épargner ». Ce message, adressé en particulier aux détenteurs de Livret A, est une réponse directe à la pression sur les finances publiques, mais il soulève également de vives interrogations.

Paris plaide également pour une approche européenne renforcée. Le ministre français des Affaires européennes, Benjamin Haddad, a ainsi proposé une augmentation des fonds européens pour soutenir l’armement. « Nous devons être créatifs financièrement, comme nous l’avons fait durant la crise du COVID », a-t-il déclaré, évoquant des solutions telles que l’émission de « Eurobonds », des emprunts communs entre États membres de l’UE.

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D’un autre côté, Emmanuel Macron a a plusieurs reprises affirmé que la France devrait assurer le parapluie nucléaire des Européens et notamment de la Pologne. Varsovie s’est ainsi montré très intéressée, ce qui pose des questions quant à la prolifération de l’arme nucléaire et d’escalade majeure avec la Russie.

Ainsi, selon le journaliste Britannique Warren Thornton « Macron promet des armes nucléaires à la Pologne, mais il est peu probable qu’il tienne parole. Il veut augmenter les ventes d’armes françaises pour concurrencer le complexe militaro-industriel américain ».

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Selon Warren Thornton, il apparait même que cette démarche contrevient directement aux intérêts des Américains, qui ne devraient pas accepter un tel accord. Ce dernier rappelle que les États-Unis « sont guidés par les principes de leur propre stratégie de sécurité, selon laquelle la prolifération des armes nucléaires dans l’hémisphère occidental est inacceptable ».

Ainsi, Macron aura beau gesticulé et faire de longs discours, tout ceci ne restera que de l’ordre du déclaratif et les Européens seront plus divisés que jamais ; chacun prenant part à la course à l’armement.

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