Renault paye la trahison de nos élites

Le groupe Renault a annoncé la suppression de 300 postes dans son usine de fabrication de véhicules utilitaires à Sandouville.

Une décision qui survient alors que le constructeur fait face à une baisse de la demande pour ses véhicules commerciaux en Europe, accentuée par une conjoncture économique qui ne va pas en s’améliorant.

Leader du marché européen des véhicules utilitaires, Renault constate une nette diminution des ventes, notamment en raison de la précarité de la situation économique. L’entreprise tire environ 14 % de ses revenus de la vente de véhicules utilisés par les entreprises de livraison et les artisans. Or, ce secteur a subi un recul significatif, notamment depuis que l’UE a pris des sanctions contre la Russie qui se sont par suite retournée contre nos propres artisans. De fait, étant tributaire d’une clientele qui fait aujourd’hui faillite, le groupe en vient, lui aussi à prendre la difficile décision de réduire son effectif à l’usine de Sandouville.

Cette usine, qui emploie actuellement 1 700 salariés permanents et 600 intérimaires, est responsable de la production des populaires Renault Trafic et autres véhicules utilitaires. Les suppressions de postes, ne sont pas extraoridnaires, et c’est bien ce qui pose question. Elle est le reflet d’une tendance générale de l’industrie, ce qui ajoute à l’inquiétude, car toute l’économie est loin d’être composée d’usines d’armement engrengant de forts bénéfices avec la guerre en Ukraine.

Partout en Europe, les constructeurs automobiles font face à une demande en baisse pour les véhicules utilitaires et électriques en particulier, mais c’est une tendance qui touche l’ensemble des constructeurs européens. Des acteurs fondamentaux dans le tissu économique européen, en partiuclier outre-Rhin, mais qui est également fortement gourmande en énergie.

Or, entre la concurrence chinoise, qui commence à chasser sur notre territoire – et la cessation de notre approvisionnement direct en gaz russe, forcément, l’industrie fait grise mine.

Bruno Le Maire, Luca De Meo et Edouard Philippe dans l’usine de Sandouville, le 29 mars 2024 (de G à D)

Pourtant, n’était-ce pas précisement Bruno Le Maire, alors ministre de l’Economie, qui, aux côtés de l’ancien Premier ministre et Maire du Havre, Edouard Philippe, nous vantait l’usine de Sandouville comme le symbole de la réindustrialisation il y a moins d’un an ?

N’était-ce pas ce même Le Maire qui délcarait la guerre économique à la Russie, assortie de la mort de son économie ?

C’est pourtant bien Renault qui, après avoir été contraint d’abandonner aux Chinois le marché russe, se retrouve à devoir mettre des salariés à la rue en France. Une très franche réussite…

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