La liberté d’expression continue son déclin

Le 13 février marque l’anniversaire d’événements clés pour le développement des « droits et des libertés individuelles ».

En premier lieu, nous pouvons citer le 13 février 1689. En ce jour-là, Guillaume d’Orange et sa femme Marie II Stuart acceptent simultanément la couronne d’Angleterre et la Déclaration des Droits, le fameux Bill of Rights. Cette double acceptation consacre la fin de la monarchie absolue et l’avènement de la démocratie en Angleterre. C’est ce qu’ils appellent la « Glorieuse Révolution ».

Cette loi anglaise limite les pouvoirs du roi et garantit des droits fondamentaux aux citoyens. Après la Glorieuse Révolution de 1688, elle a établi des principes essentiels, comme la liberté d’expression au Parlement, la liberté de prière sans interférence royale, et la protection contre les peines cruelles et les arrestations arbitraires.

Cette loi a renforcé le rôle du Parlement en tant que pouvoir législatif et a affirmé l’importance des droits individuels, marquant un tournant vers une monarchie constitutionnelle en Angleterre.

C’est de là qu’une grande influence souffla sur la France et les philosophes des Lumières. D’accord, mais tout cela pour dire quoi ?

Parce que 336 ans plus tard, presque jour pour jour, la Mairie de Paris nous donne une démonstration de l’arnaque qu’a toujours été ces prétendues libertés acquises et de démocratie. Lors d’une séance du conseil municipal, une conseillère municipale du groupe Changer, Nelly Garnier, pose une question sur ce qui est mis en place dans la capitale afin de lutter contre les « ultra-violences ».

Cela fait suite au meurtre du jeune Elias à la sortie de son entraînement de football il y a quelques jours. Madame Garnier pointe du doigt la responsabilité du Maire de Paris, Anne Hidalgo, dans ces dérives, en arguant que la politique de compréhension des délinquants augmente les violences.

Madame le Maire donnera ensuite une leçon sur le système républicain. Elle interrompt la conseillère après une dizaine de secondes, puis lui demande plusieurs fois de s’excuser. Elle conclut par une suspension de séance en réponse à ce qu’elle considère comme « indigne, honteux », et ajoute que l’affaire sera portée devant les tribunaux.

Cette phrase révèle un autre drame de notre démocratie : le bâillonnement de la parole par l’usage à outrance des procès en diffamation dans la sphère politique. Les instances politiques ne sont-elles pas le lieu où les élus peuvent justement librement s’exprimer et avoir leurs opinions, même (et au contraire) si cela heurte la sensibilité de leurs adversaires ?

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