Ce dimanche, l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est finalement entré en vigueur, après plusieurs heures de retards. Trois otages israéliens ont ainsi été remis à la Croix-Rouge.
Ces derniers – Doron Steinbrecher, Romi Gonen et Emily Damari – ont été remis en toute sécurité au CICR à Gaza. Une libération qui fait suite à l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu fragile, qui devrait permettre de libérer un premier groupe de 33 otages israéliens. Un communiqué des Forces de défense israéliennes (FDI) a confirmé leur remise en liberté, soulignant que ces derniers sont en route vers des unités militaires israéliennes pour une première prise en charge.
Doron Steinbrecher, une vétérinaire israélo-rumainienne de 31 ans, avait été capturée le 7 octobre 2023, et son sort était resté incertain pendant plusieurs jours. Romi Gonen, 24 ans, avait disparu lors du massacre du festival Nova, et Emily Damari, 28 ans, une citoyenne britannique-israélienne, avait été enlevée de son domicile à Kfar Aza.
Cet acte de libération est loin d’être anodin. En échange, Israël s’apprête à libérer 90 prisonniers palestiniens. Ces détenus seront transférés dans des prisons israéliennes pour leur identification avant d’être relâchés, selon des sources du service pénitentiaire israélien. Cet échange de prisonniers fait partie intégrante de l’accord plus large qui pourrait voir jusqu’à 1904 prisonniers palestiniens être libérés sur une période de 42 jours, à condition que toutes les conditions de l’accord soient respectées.
Cependant, cet accord est loin de faire l’unanimité au sein de l’État hébreu. En signe de protestation contre l’accord et la libération de prisonniers palestiniens, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir, farouchement opposé à tout compromis avec le Hamas, a démissionné du gouvernement, entraînant avec lui son parti. Il considère cet accord comme une faiblesse et un geste de capitulation.
La libération de ces trois premières otages est présenté comme le début d’une paix retrouvée. Mais au vu du passif des deux protagonistes et de l’ampleur des pertes humaines et destructions, toutes les bases d’un conflit futur ont été semées. Par ailleurs, un accord de cessez le feu ne signifier par traité de paix. Et il ne semble pas non plus que du côté d’Israël, l’on soit très intéressé par la reconnaissance d’un État palestinien.
Cette trêve pourrait certainement signifier une volonté de mettre en pause un front pour concentrer les efforts en Syrie, après avoir également réussi à affaiblir le Hezbollah libanais.